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Troubles de l’alimentation, y a-t-il un lien entre nos émotions et notre façon de nous alimenter ?

  • Photo du rédacteur: Delphine CHIRAC
    Delphine CHIRAC
  • 7 mars 2022
  • 5 min de lecture

Qui n’a pas un jour succombé à la vue d’un délicieux paquet de chocolat, de biscuits ou autre gourmandise salée comme sucrée ? Est-ce pour autant le signe d’un trouble du comportement alimentaire ? Est-ce que tout le monde craque pour le même type d’aliment ?


Tout d’abord, sachez qu’il arrive à chacun de nous de manger au-delà de notre appétit. Ce qui fait la différence entre une personne qui présente un trouble du comportement alimentaire (TCA) et celle qui n’en souffre pas repose sur l’observation de la répétition du comportement accompagné d’une détresse psychologique importante.

La caractéristique principale du TCA est qu’il y existe des compulsions à savoir des moments où l’on se surprend à manger sans faim « réelle », à ressentir une perte de contrôle et parfois même de la culpabilité. La compulsion varie d’un individu à un autre mais ce sont souvent les aliments « interdits » pendant les régimes, entre autres, qui en sont l’objet. Retenez surtout que ce sont la plupart du temps les aliments sucrés et gras qui sont le plus susceptibles d’être consommés pendant les crises.


Mais alors, qu’est-ce qui déclenche une crise ?

Parmi les facteurs identifiés, on a repéré le fait de percevoir qu’une émotion nous soit désagréable et donc difficile à accepter. Nous allons donc avoir tendance à l’étouffer et à cette fin, la nourriture peut s’avérer efficace. En effet, elle offre une pause qui devient une bouée à laquelle la personne s’accroche pour survivre « psychologiquement ».

Les restrictions jouent également un rôle dans l’apparition d’une crise : qu’elles soient mentales (s’interdire de manger certaines catégories d’aliments) ou alimentaires (s’interdire de manger une quantité suffisante), ces restrictions reposent souvent sur un haut niveau d’exigence. Voici un exemple d’objectif irréaliste qu’une personne pourrait se fixer : perdre 2 à 5 kg par semaine en adoptant un régime ultra restrictif. N’importe qui d’entre nous finirait par craquer et ne pas se sentir à la hauteur.


Vous l’aurez compris, les restrictions mentale et alimentaire déclenchent des compulsions alimentaires. A quoi servent les crises ? A assurer la survie de votre corps qui craint d’être privé de nourriture. Effectivement, il ignore le fait que c’est vous qui avez pris cette décision et donc il se protège d’une éventuelle famine. Enfin, si après une compulsion, vous repartez sur une restriction, vous l’aurez compris vous allez vous enfermer dans le cercle vicieux.


Se sentir gros ou balloné peut aussi jouer sur le fait d’avoir envie ou non de prendre soin de soi et peut engendrer à terme un sentiment d’échec et/ou de l’autosabotage. Vous pesez-vous chaque jour ? Cela conditionne-t-il votre humeur ? On donne beaucoup de pouvoir à un chiffre qui n’est parfois que le reflet d’une légère variation de poids due à un ensemble de facteurs (hormones, exercice physique, alimentation salée, ou riche en fibres, etc.). Notre poids peut varier de 0 à 2 kg sans que cela ne soit anomal.





« S’observer avec un peu de recul et sans jugement permet de comprendre la dynamique de notre relation avec notre corps et les aliments » (Isabelle Huot, Cessez de manger vos émotions, 2020).

Comment calmer les compulsions ?


La première étape consiste à adapter son alimentation : oubliez le mot « régime », mangez de tout mais avec modération, en respectant votre faim (arrêtez de manger lorsque vous sentez que votre faim est comblée ou si vous vous apercevez que vous mangez pour vous réconforter), pesez-vous uniquement une fois par mois, mangez en savourant chaque bouchée (voir les modules de Pleine conscience). Se rapprocher d’un diététicien ou d’un nutritionniste a tout son sens car il ou elle saura vous guider sur le choix des aliments rassasiants et sur l’équilibre que vous pouvez apporter sur votre journée tout en gardant le plaisir de manger.

La seconde étape est d’avoir à l’idée que manger fait partie des bonheurs de la vie. Il est donc inutile de manger parfaitement.

La troisième étape repose sur le fait de mieux contrôler son appétit pour diminuer les compulsions : vous pouvez mettre en place le système suivant : 3 repas-3 collations-3 heures d’intervalle.

Enfin, le Dr Judith J. Wurtman, apporte une quatrième solution pour les personnes qui mangent en fonction de leurs émotions, dans son livre « The Serotonin Solution » (1996) : ses recherches montrent en effet que plus nous avons de sérotonine (hormone qui régule plusieurs fonctions du corps dont le comportement alimentaire et sexuel) en circulation dans notre corps, plus nous maîtrisons ce que nous mangeons. Il est important de noter que les aliments riches en glucides sont les seuls qui, consommés en quantité adéquate, permettent de rehausser la sérotonine en circulation.


Reconnaître que vos émotions ont une fonction et apprendre à les identifier pourra vous aider à surmonter, en partie, votre problème.

Le poids de votre image corporelle et l’affirmation de soi.


Votre apparence physique réelle n’a pas forcément le même reflet que l’image que vous avez de votre corps. Cela s’explique par le fait que vous avez parfois arrêté de vous regarder dans un miroir ou bien par des fluctuations importantes de votre poids (dans ce cas vous retenez souvent l’image de votre corps au moment où vous étiez le plus en chair). Il est primordial de travailler sur cet aspect là. Pour cela plusieurs solutions s’offrent à vous, comme :

- Pratiquer des activités physiques pour vous sentir bien dans votre tête et en prenant plaisir et non pas pour perdre du poids ou modeler votre corps ;

- Discuter des critères de beauté selon les cultures, en regardant des photographies ;

- En développant un regard critique sur les images diffusées dans les médias (photoshop, etc.) ;

- En vous rappelant que votre corps est le fruit d’un héritage et que la comparaison avec autrui n’a donc pas de sens ;

- Cherchez à savoir quelle partie de votre corps vous plait ? Ou tout du moins, quelle est celle que vous préférez ?

- La massothérapie peut aussi être un allié de taille : cette technique peut vous aider à garder par, l’empreinte du massage, cette idée que votre corps peut être source de plaisir grâce à des sensations agréables. De plus, elle aide à diminuer le cortisol souvent associé au stress, à augmenter la sérotonine et la dopamine régulateurs dans l’apparition des TCA (T. Field, M. Hernandez-Reif et M. Diego, Baisse du cortisol et augmentation de la sérotonine et de la dopamine suite à la massothérapie, Journal International de Neuroscience, vol.115, 2005, p. 1397-1413).

Plus on développe un regard négatif sur soi, plus il y a de chance que l’on est une mauvaise estime de soi, que l’on perde confiance en soi et que des soucis en lien avec l’affirmation de soi se fassent ressentir dans un ou plusieurs domaines de votre vie. Il convient d’en parler avec un thérapeute qui pourra vous aider à vous émanciper sur ce plan là.


Existe-t-il un ou plusieurs TCA ?

Bonne question ! Il existe trois types de troubles du comportement alimentaire : l’anoerexie, la boulimie et l’hyperphagie. Chacun de ces troubles répond à des critères précis qui ne seront pas développés ici.

Toutefois, ce qu’il faut retenir est que lorsqu’on souffre de l’un de ces troubles, on présente un état de détresse psychique importante et qu’au-delà des astuces proposées dans cet article, il existe tout un travail thérapeutique à entreprendre pour le surmonter.

La psychoéducation du TCA est fondamentale en thérapie car elle vous aide à comprendre ce qu’il se passe pour vous mais aussi pour votre entourage afin qu’il puisse adopter une posture d’aide et de soutien.

 
 
 

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