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Le Trouble Obsessionnel Compulsif

  • Photo du rédacteur: Delphine CHIRAC
    Delphine CHIRAC
  • 7 avr. 2022
  • 3 min de lecture

Il faut savoir que ce trouble existe depuis des siècles (au tout début du 20ème siècle, Pierre Janet a proposé une clinique complète de ce trouble) et il s’agit d’un trouble fréquent en psychiatrie car il touche 2 à 3 % de la population. Cela en fait la 4e maladie psychiatrique la plus fréquente après les phobies, les addictions et les troubles dépressifs.

Les symptômes apparaissent le plus souvent dans l’enfance ou au début de l’âge adulte :

  • environ 25% des cas de TOC débutent avant 14 ans

  • 65% avant 25 ans

  • 15% après 35 ans

Comment savoir si vous souffrez de ce type de trouble ?

Avoir des pensées intrusives est fréquent, normal, et généralement sans conséquence importante sur le quotidien. Chez les personnes qui souffrent de TOC, ces pensées seraient mal interprétées : elles leur accordent trop d’importance ou les considèrent inacceptables, immorales ou menaçantes. Ce phénomène génère une grande anxiété qui les conduit à essayer de les réprimer à travers des compulsions.


Deux symptômes principaux sont à repérer :

- La présence d’obsessions : une pensée consciente, une impulsion ou une image mentale qui survient, malgré vous, de façon inopinée, répétitive et inappropriée et qui provoque une anxiété importante.

La personne qui en souffre sait qu’elle est le fruit de sa propre activité mentale et a la volonté de la réprimer.

Thèmes que l’on retrouve le plus souvent : souillure, erreur/perfection, obsessions agressives, obsessions de malheur.

- Les compulsions qui ont pour but de réduire l’anxiété associée à la survenue d’événements redoutés, sont de deux sortes : il peut s’agir de comportements répétitifs (vérifications visuelles, tactiles ; des rituels de lavage ; des actions comportementales) ou d’actes mentaux (récitation de mots ou de textes, prières, calculs, etc..).

Thèmes que l’on retrouve le plus souvent : le lavage, la vérification, les compulsions mentales, les compulsions de type comportemental (ex : marcher uniquement sur les lignes ou les éviter toutes)


- La personne a conscience du caractère disproportionné de ces comportements ou pensées qui ont un retentissement significatif dans sa vie au point de l’occuper plus d’une heure par jour.

Il est important de repérer les évitements qui vont être mis en place car ils entretiennent le trouble.


Qui peut le diagnostiquer et en évaluer l’intensité ?

Le diagnostic repose sur une évaluation clinique qui peut être conduite par un psychologue, un médecin généraliste ou encore un psychiatre.

La sévérité du trouble est examinée grâce à l’échelle d’obsession-compulsion de Yale-Brown (Y-BOCS). Cette échelle existe également pour les enfants.


Quels traitements envisager ?

Deux traitements de première intention sont préconisés pour les TOCS : la thérapie cognitive et comportementale ainsi que les inhibiteurs de la recapture de sérotonine (IRS).

En effet, les TCC vont agir sur le comportement problématique en essayant de modifier les habitudes acquises avec le TOC.

Il est important de commencer le travail thérapeutique avec des situations qui génèrent le moins possible d’anxiété puis d’augmenter progressivement ce niveau.

Le patient passe alors par une phase d’habituation au cours de laquelle il expérimente le fait que son anxiété finit par diminuer. Son rituel prend alors moins de valeur.

Lorsque l’anxiété est très élevée pour toutes les situations évoquées par le patient, un travail préalable sur les cognitions est alors indispensable.

Les IRS quant à eux ont un effet anti-tocs lors qu’ils sont prescrits à des doses 3 fois plus élevées que pour le traitement d’une dépression et sur une période d’au moins 3 mois. Dans de rares cas, on peut également prescrire des antipsychotiques qui ciblent la dopamine lorsqu’il y a des TICS associés. Ces molécules jouent un rôle fondamentale dans l’expression de la maladie : les récentes études montrent effectivement que des gènes sont impliqués et liés au système de neurotransmission sérotoninergique, glutamatergique ainsi que dopaminergique.


Pour aller plus loin :

Abramowitz JS, Taylor S, McKay D. Obsessive-compulsive disorder. Lancet 2009 ; 374 : 491–499.

Rotge JY, Aouizerate B, Tignol J, et al. The glutamate-based genetic immune hypothesis in obsessive-compulsive disorder. An integrative approach from genes to symptoms. Neuroscience 2010 ; 165 : 408–417.

Rotge JY, Langbour N, Jaafari N, et al. Anatomical alterations and symptom-related functional activity in obsessive-compulsive disorder are correlated in the lateral orbitofrontal cortex. Biol Psychiatry 2010 ; 67 : e37–e38.

Komossa K, Depping AM, Meyer M, et al. Second-generation antipsychotics for obsessive compulsive disorder. Cochrane Database Syst Rev 2010 : CD008141.


 
 
 

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