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L'anxiété, et si on en parlait ?

  • Photo du rédacteur: Delphine CHIRAC
    Delphine CHIRAC
  • 15 févr. 2022
  • 3 min de lecture

En tant qu’être humain, nous sommes tous traversés par des émotions. On peut dire qu’il existe 7 émotions de base (dites primaires): la colère, la tristesse, la joie, la honte, le dégoût, la peur et la surprise. Certaines d’entre elles vont nous paraître agréables et d’autres non. Quoiqu’il en soit nos émotions sont présentes pour nous indiquer que l’un ou plusieurs de nos besoins (voir la pyramide de Maslow) sont accomplis ou pas.



Pyramide de Maslow, Théorie de la Motivation Humaine (2009)


Derrière un besoin se cache souvent une ou plusieurs valeur(s). Mais qu’est-ce qu’une valeur au juste ?

D’après Schwartz et ses collègues (2012), les valeurs sont des croyances qui nous tiennent à cœur. Elles se réfèrent à des buts désirables motivant l’action, sont trans-situationnelles, et servent de normes pour évaluer les actions, les politiques, les gens et les événements. Elles forment un système hiérarchique relativement durable, ordonné par importance.

Nos décisions quotidiennes sont guidées de façon inconsciente par nos valeurs. Il peut y avoir plusieurs valeurs en concurrence et l’individu, sans s’en rendre compte, fait des compromis pour orienter ses choix.

Dans la « théorie des valeurs universelles » (1992), les auteurs en identifiaient 10. Mais Schwartz et ses collaborateurs ont proposé une mise à jour de celles-ci en en ajoutant 9. Ces 19 valeurs seraient, selon ces auteurs, universelles. Par ailleurs, elles prédiraient mieux les attitudes et les comportements.

Voici un schéma qui les illustrent : à noter que plus elles sont éloignées, plus elles s’opposent. D’où la notion de compromis évoquée ci-dessus.



Pour beaucoup d’entre nous, exprimer ses émotions ou être à leur écoute est associé à une marque de faiblesse. Et si cela devenait plutôt le contraire ? En effet, être à l’écoute de ses émotions, permet d’identifier ses besoins et donc d’agir dans le sens de ses valeurs. Développer cette attitude bienveillante envers soi-même (respectueuse de nos attentes) ouvre les champs du possible et de l’équilibre. Cela a aussi l’avantage d’aller dans le sens d’étayer notre estime de soi et donc de nous aider à nous positionner de façon affirmée dans notre vie (voir article sur l’affirmation de soi).

Cependant, lorsque nous ne sommes pas conscients de tout cela, l’émotion peut nous envahir et atteindre des sommets au point de créer une détresse psychologique importante dans notre quotidien.

Ce mois-ci, j’ai décidé de vous parler de l’anxiété : tout d’abord, qu’est-ce que l’anxiété ?

Le stress est un phénomène naturel auquel nous sommes tous confrontés, c’est une émotion indispensable à notre survie. Sans stress, pas de fuite devant un alligator, par exemple, et donc peu de chance de survie. Ce que l’on sait sur le stress est qu’il s’agit d’une émotion générée par un stimulus externe et/ou interne qui va permettre de sécréter de l’adrénaline pour nous pousser à trouver une stratégie adaptative : fuir ou combattre. Or ce stress est une réponse à une situation de danger immédiat et réel. De fait, il diminue aussitôt que nous avons dépassé le problème.

Malheureusement, dans certains cas, le stress devient prolongé, il devient alors néfaste pour l’organisme et peut provoquer des troubles physiques (maux de têtes, vertiges, tremblements, frissons, nausées, etc.), de l’humeur et du sommeil. On parle alors d’anxiété. Le souci avec l’anxiété est qu’elle finit par nous entrainer dans un cercle vicieux dont le point de départ devient l’anticipation anxieuse (voir schéma ci-dessous).


Enfin, lorsque la peur devient sans objet et qu’elle est comme irréelle, on peut parler d’angoisse.

Quoiqu’il en soit celui qui souffre d’anxiété ou d’angoisse, a conscience du caractère disproportionné de son émotion mais il a le sentiment que cela l’envahit malgré lui. Cela est insupportable pour lui et une souffrance psychique s’installe pouvant aller jusqu’à l’isolement, le désespoir, la honte et la culpabilité de fonctionner ainsi.

N’oublions pas que celui qui souffre de ce trouble n’a pas toujours fonctionné ainsi il a donc appris par des expériences passées et récentes à le développer. Comment s’installe-t-il ? Cela va peut-être vous surprendre mais il s’installe grâce à ce que l’on appelle des bénéfices secondaires. Ces bénéfices sont des ressources que nous trouvons auprès de nos proches, ou de notre propre fonctionnement adaptatif. Prenons un exemple pour que cela soit plus concret : Une femme, dépressive, fait des crises d’angoisse qui l’empêchent de sortir de chez elle. La thérapie ne fonctionne pas car son inconscient a réalisé que sans ces crises d’angoisse elle devrait retourner à son travail qu’elle ne supporte plus.

Les bénéfices secondaires ne sont pas faciles à accepter car ils produisent de la culpabilité mais il est important de comprendre, avant tout, qu’ils sont inconscients. C’est donc grâce à l’aide d’un thérapeute que vous allez apprendre à les identifier puis à vous poser les questions suivantes : A quel(s) besoin(s) répondent-ils ? Comment les satisfaire autrement ?

C’est là que la thérapie joue un rôle fondamental : elle vous permet de les identifier et, éventuellement, de les conserver avec une modification des comportements et des pensées automatiques négatives.




 
 
 

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